AYTTM : La Javanaise

Salut mes Zigos. Encore une nouvelle catégorie (ça, c’est pour pas s’encroûter). Son petit nom de baptême? Are You Talking To Me, AYTTM pour les intimes. Un titre mais surtout son texte qui exsude, qui parle, qui remue.

Pour l’inauguration, mon choix se porte sur une chanson qui me colle au cœur et au corps (et je vais encore la fredonner pendant des heures) : La Javanaise de Serge Gainsbourg, écrite pour et chantée, aussi, par Juliette Gréco.

[MeloP] J’avoue j’en ai bavé, pas vous, mon amour, avant d’avoir eu vent de vous, mon amour. Quel spectacle cette phrase en forme de galante flamme, susceptible de devenir éternelle. Les ailes nous poussent, faisons table rase du passé, des déconvenues, nous tenons là un nouvel objet de désir. Une forme d’inégalité cependant, en rapport avec le « physique » de l’homme à la tête de chou et la beauté de Gréco?

[MaD] Bavonjavour le clin d’œil au javanais argotique pour cette langoureuse déclaration entre chuchotement et murmure. Pour répondre à ta question, je pense que ce constat d’inégalité peut aussi les toucher tous les deux car ils partagent ce chant ensemble.

[MeloP] Oui… J’sais pas… Je connais pas assez la vie de Gréco. Puis ce refrain percutant, qui entête, qui danse, qui rebondit à l’infini. Ne vous déplaise, en dansant la javanaise, nous nous aimions, le temps d’une chansonOn est là, on y assiste, on se serre, on savoure le furtif, on côtoie l’intense. Mais… Mais, j’sais pas, la saveur de ce leitmotiv laisse deviner le sens unique.

[MaD] De jolies consonnes qui plongent entre les dents et la langue, une envolée… qui se referme ensuite sur deux consonnes fricatives (si, si, friction buccale et tout et tout), l’une chuintante et l’autre sifflante, on entendrait presque une vague enfler puis fondre en écume. Et non, fair lady, je n’ai pas touché à la moquette, ni au carrelage pilé. Monsieur Gainsbourg maîtrisait parfaitement ses mélodies et sa plume.

[MeloP] Voilà, voilà… La frication…! C’est quand on se frotte les mains pour se réchauffer? C’est ça? (Perceval sort de ce corps, on va se faire allumer). À votre avis, qu’avons-nous vu de l’amour? De vous à moi, vous m’avez eu, mon amourVient ce murmure à l’oreille, tout en douceur, le souffle au creux de la nuque.

[MaD] ; ) Le rythme berce les cœurs naufragés. Là c’est dit.

[MeloP] Hélas, avril en vain, me voue à l’amour. J’avais envie de voir en vous cet amour. Mince! C’est pas la bonne. C’était une chimère, trop d’attentes. Reste donc le petit goût amer de la déception et, planante, l’ombre de l’indécision, du mal aimé. Cette impossible quête du bonheur.

[MaD] Oh punaise, ça n’a pô duré longtemps… ah ben il avait prévenu, hein.

[MeloP] La vie ne vaut d’être vécue sans amour, mais c’est vous qui l’avez voulu mon amour. Et bim! En quelques deux minutes, c’est le break-up. Elle est restée de marbre et l’éconduit bien rapidement. Il aura obtenu un maigre rapprochement. Faut dire, c’était trop rapide comme technique de drague, ça fait peur l’inconditionnel.

[MaD] Bon alors elle l’aimait ou pas? Aucun espoir, mais le doute qui plane, tel un vautour nostalgique.

[MeloP] Ah le flirt!! On sait jamais sur quel pied danser. Et vous mes Zigos, elle vous inspire quoi cette javanaise? Cheers.

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